Arts de la marionnette / danse / déambulation en espace public -création 2023-

Conception et mise en scène / Amélie Poirier en collaboration avec la photographe Lucie Pastureau

Tout public, à partir de 12 ans 

Pour cette déambulation-installative diurne ou nocturne en espace public ou in-situ en milieu scolaire, Amélie Poirier s’inspire de femmes photographes américaines des années 60 à 80 pour créer en collaboration avec la photographe contemporaine française Lucie Pastureau : un parcours chorégraphique et marionnettique. Porté par l'énergie rock et contestataire de l'époque et inspiré notamment par les "freaks" photographiés par Diane Arbus, 20ème RUE OUEST met en mouvement les photographies de Lucie Pastureau à travers la lumière, des systèmes de mécanisation des images, de la textilisation photographique et des processus chorégraphiques. De l'acte de prise de vue, à la chambre noire, du noir et blanc à la couleur, c'est tout le procédé photographique qui est ici mis en scène. La présence d'une photographe-marionnettiste vient par ailleurs raconter l'acte de création en résonance avec les écrits sur la photographie de Susan Sontag et de photographes de l'époque, mettant à jour un espace réflexif sur ce que raconte l'acte ambivalent de photographier. On trouve dans cette réflexion un écho dans les enjeux de représentation et d'auto-représentations contemporains. 

Dans cette déambulation, la photographe-marionnettiste guide le public à la rencontre de personnages "hors-normes", en mettant en mouvement les photos en deux dimensions. On y retrouve : un géant, des jumelles, un bébé qui traverse de grandes émotions, une personne travestie, des nudistes, des personnes en situation de handicap etc. L'équipe de création du spectacle fait également partie des personnes prises en photos, s'incrivant à leur tour dans cette généalogie de "corps monstrueux". 

Diane Arbus, comme Alice aux Pays des merveilles, se demandait : qu’est ce qu’être normal ? Anormal ? Qu’est ce que l’animal ? L’humain ? Quelle est la différence entre la réalité et la croyance ? Tour à tour le public par les différents chemins qu’il est amené à emprunter, déambule dans les espaces marginalisés des villes, happé par l’énergie rock, révélant la beauté incongrue d’architectures ou de paysages au bord du précipice. 

En écho au spectacle, nous travaillons à développer une forme augmentée et participative de celui-ci. Ce travail au long cours sur un territoire débute par des séances de prises de vue des habitant.e.s avec Lucie Pastureau. Ces mêmes images sont ensuite textilisées puis mécanisées ou marionnettisées. Un temps de mise en scène avec les habitant.e.s, reprenant en partie la dramaturgie du spectacle sous une forme déambulatoire et sa présentation avec une ou plusieurs interprètes de la création vient conclure cette forme toujours singulière et propre à chaque territoire.